Syndrome de l’imposteur, solitude, peur de vendre… Ces blocages fréquents chez les entrepreneures

Créer son activité, devenir indépendante, suivre son propre chemin : l'entrepreneuriat attire de plus en plus de femmes en quête de sens, de liberté et d’épanouissement professionnel. Pourtant, derrière les jolies vitrines Instagram ou les success stories relayées sur LinkedIn, la réalité peut s’avérer bien plus complexe.

Syndrome de l’imposteur, sentiment de solitude, peur de vendre ou de se montrer : ces freins invisibles mais puissants concernent une majorité d’entrepreneures, notamment celles en reconversion. Alors, comment les surmonter pour entreprendre avec plus de sérénité et de confiance ? Décryptage et conseils concrets pour apprivoiser ces blocages et avancer pas à pas.

Le syndrome de l’imposteur : "Je ne suis pas légitime"

C’est l’un des freins les plus répandus, surtout chez celles qui démarrent leur activité après une reconversion. Le syndrome de l’imposteur se manifeste par une sensation de ne pas être à la hauteur, de tromper son monde, ou encore de ne pas mériter sa place. Il pousse à minimiser ses compétences, à s’auto-censurer et parfois… à ne pas oser se lancer du tout.

Pourquoi ce blocage ?

• Une éducation ancrée dans la recherche de perfection.
• Le poids du regard des autres, notamment celui des anciens collègues ou de la famille.
• L'absence de reconnaissance institutionnelle (diplôme, statut, etc.).

Comment le dépasser ?

• Faire l’inventaire de ses compétences : listez toutes vos expériences, vos savoir-faire et savoir-être, même les plus informels.
• Demander du feedback : à vos anciens clients, collègues, amies… Le regard extérieur aide à rétablir une image plus juste de soi.
• Passer à l’action : rien de tel qu’un premier client, un premier atelier ou une première vente pour réaliser que l’on est capable.

"On ne devient pas légitime avant d'agir, on le devient en agissant."

La solitude : "Je me sens seule dans ce que je vis"

Travailler depuis chez soi, sans équipe, sans collègues à qui parler autour d’un café, peut créer un sentiment profond d’isolement. Dans les phases de doute, cette solitude peut devenir paralysante, alimentant les blocages précédents.

Pourquoi ce blocage ?

• La sortie d’un cadre structurant (entreprise, horaires, hiérarchie).
• La difficulté à se comparer : on voit les autres réussir, mais on ne voit pas leurs coulisses.
• Une pression à devoir tout gérer seule.

Comment y remédier ?

• S'entourer d’un réseau : rejoindre des collectifs d’indépendantes, des cercles de femmes entrepreneures, des espaces de coworking ou des groupes en ligne bienveillants.
• Pratiquer la co-développement : des ateliers où l’on échange ses problématiques avec d’autres entrepreneures et où chacune apporte son regard.
• Demander de l’aide : accompagnement, mentorat, soutien ponctuel… ce n’est pas un signe de faiblesse, bien au contraire !

"Seule, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin."

La peur de vendre : "Je ne veux pas déranger"

Beaucoup d’entrepreneures redoutent le moment de la vente. Elles ont peur d’être trop insistantes, de se "vendre", ou d’être perçues comme intéressées. Résultat : elles n’osent pas parler de leurs offres, bradent leurs prix, ou attendent que les clients viennent d’eux-mêmes… ce qui arrive rarement.

Pourquoi ce blocage ?

• Une éducation où l’argent est tabou.
• La confusion entre la valeur de son offre et sa valeur personnelle.
• La méconnaissance des techniques de vente éthiques et alignées.

Comment le dépasser ?

• Changer de regard sur la vente : vendre, ce n’est pas convaincre, c’est aider. Si votre offre répond à un vrai besoin, alors en parler, c’est rendre service.
• Travailler sa posture et son message : plus vous serez claire et alignée, plus la vente deviendra naturelle.
• Se former à la vente bienveillante : il existe des méthodes non agressives, humaines et efficaces (comme la vente par la valeur ou le marketing de contenu).

"Parler de ce que l’on propose avec enthousiasme, ce n’est pas vendre, c’est partager."

D'autres blocages fréquents à ne pas négliger

• Le perfectionnisme : vouloir tout bien faire, ne rien publier tant que ce n’est pas parfait… et finalement ne rien faire du tout.
• Le manque de confiance financière : peur de fixer ses prix, peur de ne pas gagner assez, peur de facturer…
• Le sentiment de devoir tout faire soi-même : communication, gestion, production, administratif… jusqu’à l’épuisement.

Des ressources pour aller plus loin

• Livres inspirants :
  • Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même – Lise Bourbeau
  • La semaine de 4 heures – Tim Ferriss (pour revoir son rapport au travail)
  • Imparfaits, libres et heureux – Christophe André
• Podcasts :
  • Build Yourself de Safia Gourari
  • Le Gratin de Pauline Laigneau
  • Génération Do It Yourself de Matthieu Stefani
• Accompagnements utiles :
  • Programmes d’incubation pour entrepreneures
  • Coaching individuel ou en groupe
  • Formations en ligne sur la posture, la vente ou la confiance en soi

En conclusion : avancer malgré les doutes

Tous ces blocages sont fréquents, normaux, et surtout… surmontables. L’important est de ne pas rester seule avec ses peurs, de les nommer, de les apprivoiser et surtout de continuer à avancer, même à petits pas. Car c’est dans l’action que naît la confiance.

Vous avez fait le choix d’entreprendre ? C’est déjà une preuve immense de courage. Alors, continuez. Pas à pas. Vous êtes exactement à votre place.