
Vous préparez un entretien… et cette petite voix arrive : “Je ne suis pas légitime… Ils vont s’en rendre compte.” Si cela vous parle, sachez que vous êtes loin d’être seule. Le syndrome de l’imposteur touche de nombreuses femmes, même celles qui ont pourtant déjà prouvé leurs compétences et leurs réussites.
La bonne nouvelle, c’est que la différence se joue bien avant de franchir la porte de l’entretien. En réalité, une grande partie de la réussite repose sur la préparation : préparer son discours, ses exemples, ses preuves de compétences, mais aussi son état d’esprit. Plus vous anticipez, plus vous désamorcez ces pensées parasites au moment crucial.
Un entretien n’est pas seulement un test de vos compétences : c’est aussi un moment où vous devez convaincre, incarner et donner confiance. Et pour cela, rien n’est plus efficace qu’une préparation solide, qui vous permet de reprendre le contrôle face aux doutes.
Dans cet article, on explore des outils concrets, basés sur la recherche et sur des méthodes éprouvées, pour préparer votre mental et votre discours, afin de dompter le syndrome de l’imposteur avant et pendant l’entretien.
Le “syndrome de l’imposteur” a été décrit pour la première fois par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes à la fin des années 70. Elles parlaient alors de “phénomène de l’imposteur” : cette impression de tromper son entourage, de ne pas mériter ses réussites, même quand les preuves de compétence sont bien réelles.
Depuis, de nombreuses études ont montré que ce sentiment est très répandu. Selon les contextes et les outils de mesure, il concernerait entre 9 % et… 82 % des personnes interrogées. Conclusion : si vous vous sentez parfois illégitime, vous êtes loin d’être la seule.
Enfin, un élément important : de plus en plus d’experts rappellent que ce n’est pas uniquement une question individuelle. Ces doutes naissent aussi des environnements de travail, parfois marqués par des biais, un manque de reconnaissance ou d’inclusion. Autrement dit, ce n’est pas aux femmes seules de “se réparer”, mais aussi aux organisations de créer des cadres plus justes.
Un entretien concentre tous les ingrédients qui favorisent l’auto-doute : l’incertitude, l’évaluation et l’importance des enjeux. C’est un terrain idéal pour que cette petite voix critique se fasse entendre. Les formulations parfois floues ou exagérées des annonces, comme le fameux “profil recherché : rockstar”, renforcent encore le sentiment de ne pas être à la hauteur et alimentent les comparaisons défavorables.
Ce phénomène est particulièrement marqué chez les personnes en transition professionnelle : celles qui se reconvertissent, reprennent un emploi après une pause ou prennent un nouveau poste. Leur identité professionnelle est en construction, ce qui les rend plus vulnérables à ce sentiment d’illégitimité.

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Dire (à voix haute si possible) “Je suis enthousiaste à l’idée de montrer ce que je sais faire.” La recherche montre que requalifier l’anxiété en excitation améliore la performance (prise de parole, calcul mental, etc.).
Pratiquez 6 respirations par minute (inspirez 4-5 s, soufflez 5-6 s) pendant 2 minutes : cela réduit l’anxiété d’état et régule le système autonome.
Écrivez 3-4 phrases sur une valeur personnelle importante (ex. autonomie, famille, contribution) et comment vous la mettez en pratique. Ces micro-exercices protègent l’intégrité du soi sous menace et améliorent la performance sous stress.
Une fois face au recruteur, l’objectif n’est plus de lutter contre vos doutes, mais de prendre la parole avec clarté et assurance. Chaque mot compte : plus vos réponses sont structurées et incarnées, plus vous reprenez le contrôle de l’échange.
Un pitch simple :
Exemple – “Racontez-nous un échec.”
Évitez les auto-dépréciations (“je ne suis pas experte”). Préférez :
“Parlez-moi de vous.”
“Je construis des parcours clients efficaces dans [secteur]. Mon terrain : data + design. Sur mon dernier projet, j’ai [résultat]. Ce poste m’attire parce que [problème à résoudre] et je peux apporter [2 leviers concrets].”
“Votre plus grande faiblesse ?”
“J’avais tendance à tout vouloir cadrer avant d’avancer. Depuis 6 mois, je planifie des sprints avec critères de succès, ce qui me permet d’itérer plus vite. Résultat : [indicateur].”
“Pourquoi vous ?”
“Votre enjeu prioritaire est [X]. J’ai déjà obtenu [résultat comparable] via [méthode]. Je propose de démarrer par [action 30–60 jours] pour sécuriser [KPI].”
Vous n’avez pas à “éliminer” l’imposteur pour performer. L’objectif est de gérer la charge mentale et renforcer votre base de preuves, tout en gardant en tête que les organisations ont aussi un rôle à jouer pour faire disparaître ce sentiment d’illégitimité.
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