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Portrait de Mathilde, rédactrice web freelance

Portrait de Mathilde, rédactrice web freelance

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Mathilde de Lagausie, j’ai 44 ans, divorcée, deux enfants de 13 et 10 ans. Je suis rédactrice web freelance.

Je suis aussi auteure de romans jeunesse.

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Après un diplôme d’ingénieure en technologie alimentaire, j’ai travaillé en ESN (entreprise de services numériques) où ma carrière à évoluer du développement vers le management, jusqu’à la direction de projet.

Au bout de 18 ans, j’ai quitté ma société suite à une rupture conventionnelle. J’ai ensuite pris un an et demi « pour moi », avec l’idée de monter une entreprise autour de la littérature jeunesse. Finalement, je suis « tombée » dans l’écriture et j’ai écrit plusieurs romans dont un a été édité.

Comme ça ne fait malheureusement pas vivre, j’ai repris un poste de directrice de projet dans une ESN, mais le métier ne me correspondait décidément plus. J’ai quitté l’entreprise au bout d’un peu plus d’un an.

J’ai alors décidé de devenir rédactrice web freelance.

Pourquoi t’es-tu reconverti ?

Ma reconversion est une histoire à tiroir, puisqu’il y a eu plusieurs « phases ».

La première, c’est le passage de l’informatique à l’écriture.

Après une quinzaine d’années dans la prestation de service informatique (dont la plupart très heureuses), le métier a fini par perdre du sens pour moi petit à petit. Principalement parce que j’avais l’impression que les tâches administratives prenaient le pas sur mon cœur de métier : le management des hommes, la communication client, la gestion budgétaire. Ma société avait aussi été rachetée et c’était devenu une multinationale impersonnelle dont la politique ne me passionnait pas vraiment.

Un jour, le mal-être que je ressentais chaque matin en allant travailler est devenu insupportable. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison de continuer à se faire mal et qu’il fallait que j’exerce un métier qui ait du sens à mes yeux.

Quand j’ai retenté l’expérience ESN un an et demi plus tard, ça a été la confirmation que ce n’était pas seulement dû à l’entreprise, mais surtout à mes propres changements et prises de conscience.

Le second volet, c’est le passage de l’écriture à la rédaction web. Là, c’est très différent, parce que le moteur était uniquement financier, pour tout le reste, j’étais comme un poisson dans l’eau.

On m’avait parlé du métier de rédacteur web, mais je l’ai d’abord rejeté en bloc en me disant que je ne trouverai aucun intérêt à écrire sur des sujets qui ne sortaient pas directement de ma tête. Il a fallu un long travail pour que d’abord, j’accepte de reconnaître que l’écriture ne nous nourrirait pas, mes enfants et moi, et qu’ensuite, j’arrive à voir les atouts de la rédaction web et ce qui pourrait me la faire aimer.

Comment t’es-tu fais accompagner dans ta reconversion ? (coaching, reprise de formation ou autres)

Qui dit « deux phases » dit aussi deux parcours !

Quand j’ai envisagé de quitter l’informatique, je me suis inscrite à l’AVARAP. C’est une association d’aide à la reconversion et au retour à l’emploi des cadres. Le parcours se fait en groupe d’une quinzaine de personnes, sur un peu moins d’un an, avec le pilotage d’un parrain ou d’une marraine (celle de notre groupe, Corinne Fouret, est coach en reconversion et situation de changement). Outre que le parcours est bien fait et que l’aventure est humainement très sympa, à titre personnel, je lui dois d’y avoir trouvé le déclic pour me lancer dans l’écriture. Alors que j’en rêvais depuis des années, voire des décennies !

Quand il s’est agi de me convaincre que je devais considérer l’écriture comme un loisir et non plus comme un métier viable financièrement, j’ai senti qu’il me faudrait de l’aide. J’ai tenté le parcours Chance, qui est un coaching digital : on gère son avancement en autonomie sur la plateforme en ligne et on bénéficie de six séances en vidéoconférence avec un coach spécialisé en reconversion, à des phases clés du parcours. C’était ce qu’il me fallait puisque j’avais un véritable blocage à l’idée de ne plus écrire des romans à plein temps. Avec mon coach, on a particulièrement travaillé dessus et ils ont fini par céder.

L’idée de la rédaction web (et de l’auto-entreprenariat, que j’avais envie de tenter depuis un moment) est venue assez facilement ensuite parce que mon coach a compris que l’écriture était une dimension fondamentale pour moi et qu’il fallait garder cette composante dans mon nouveau métier. Je possédais déjà les compétences rédactionnelles et beaucoup de celles qui sont nécessaires à l’entreprenariat, et il s’agissait, comme pour l’écriture, de manier les mots et les styles pour raconter des histoires, même si ce ne sont pas les mêmes.

Comme j’ai vite compris qu’il y avait rédacteur web et rédacteur web (le métier n’est encore absolument pas réglementé), j’ai quand même voulu mettre toutes les chances de mon côté en me formant non seulement à la rédaction web top niveau et au SEO, mais aussi au webmarketing. J’ai choisi la MFM (Meilleure Formation du Monde) que je recommande parce qu’elle est très complète et a le mérite d’avoir un prix abordable.

Quels ont été tes déclics ?

J’ai déjà bien spoilé cette question, alors je vais rester synthétique :

  • Refuser que mon métier soit une souffrance
  • M’autoriser à écrire
  • Admettre que l’écriture devait être un loisir
  • Reconsidérer l’idée de la rédaction web, réaliser que c’était à portée de main pour moi et que ça allait très probablement me plaire.

Peux-tu nous parler de ton futur / nouveau job ?

La rédaction web, c’est la réalisation de contenus textuels pour le web. Ça peut aller de la fiche produit à l’édito engagé, en passant par l’article de blog. Quand on voit le volume de texte sur internet, on sent bien que c’est un métier d’avenir !

Il faut donc savoir écrire des textes qui intéresseront les internautes et s’adapteront à leurs habitudes de navigation, mais qui retiendront également l’attention des moteurs de recherche, pour que la page web soit correctement référencée dans les résultats d’une requête (c’est ce qu’on tape quand on cherche un sujet). On appelle ça SEO ou optimisation du référencement naturel.

Heureusement, l’intérêt des lecteurs et celui des moteurs de recherche sont de plus en plus proches. Un texte de qualité aura donc toutes les chances d’être correctement référencé. Enfin, il y a quand même quelques connaissances techniques à maîtriser !

À tout cela s’ajoute une couche marketing. Parce qu’on écrit pour être lu et pour que ça ait un effet sur sa cible, sinon ça n’a aucun intérêt. Et le marketing, ce n’est rien d’autre que savoir communiquer le bon message, à la bonne personne, au bon moment. Il faut donc identifier sa cible, ses habitudes, ses valeurs, ses besoins, l’objectif du texte… Même si on ne vend rien, ça reste vrai : une association caritative qui communique sur ses actions doit intéresser et même toucher son public.

Ensuite, il n’y a plus qu’à maîtriser son sujet (ce qui implique souvent quelques recherches), trouver les mots, le style, le ton qui reflètent tout ça, pour aboutir à un texte duquel les internautes ne décrocheront pas  et qui leur donnera envie de… passer à l’action : en savoir plus, acheter, passer à la page suivante, faire un don, se lancer dans la culture du riz noir…

Et c’est passionnant : que j’écrive un article de blog sur les souvenirs de grossesse ou sur la laine de mouton d’Écosse, je me prends totalement au jeu.

En synthèse, la rédaction web a l’avantage d’être un métier d’avenir, car les besoins sont énormes.

Les qualités/compétences nécessaires : de bonnes compétences rédactionnelles (orthographe et grammaire, mais pas seulement, il faut aussi savoir adapter son style), de la curiosité, et si vous êtes en freelance, tout ce qui vous permettra de gérer votre business et de trouver vos clients.

Le reste, le SEO et le webmarketing, ça peut s’apprendre rapidement et la maîtrise vient avec l’expérience.

Comment te sens-tu aujourd’hui ? Peux tu dire que tu es épanoui professionnellement ?

Je me sens bien ! Je n’ai de comptes à rendre qu’à moi et ça faisait longtemps que j’en avais envie. J’ai commencé il y a quelques mois seulement, mais c’est suffisant pour être certaine que le métier me plaît.

Je ne suis pas encore complètement « épanouie professionnellement », parce que la sécurité financière est encore loin, mais ce n’est qu’une question de… mois ! (On croise les doigts.)

Et la cerise sur le gâteau : comme je gère mon temps, l’écriture (de romans) peut encore avoir sa place dans ma vie, ce qui était important pour moi.

Un conseil à donner aux femmes en reconversion ? 

Mettez vos blocages et vos barrières de côté ! Oubliez les « oui, mais… » qui parasitent vos idées et vos envies !

Commencez par ouvrir tout le champ des possibles, identifiez ce qui vous fait vibrer. Et ensuite seulement voyez si c’est compatible avec vos contraintes. Bien souvent, quand on a trouvé sa voie, les barrières tombent d’elles-mêmes ou bien on trouve comment les franchir.

Ton mantra ?

Ça va bien se passer !

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