Portrait de Margaux Bergamelli, psychologue du travail en libéral

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Margaux Bergamelli, psychologue du travail en libéral depuis fin 2020.

J'interviens pour des cabinets de conseil en orientation, en bilan de compétences et en accompagnement professionnel dans le cadre du handicap ou de la souffrance au travail.

J'ai également un cabinet à Lyon 3 où je propose des consultations en psychologie du travail pour des particuliers via Doctolib, pour toutes problématiques liées au travail, à sa posture pro et relationnelle ou encore en gestion du stress etc. J'utilise des méthodes de type TCC et la psychologie intégrative.

Et enfin j'interviens en formation, pour des écoles dans le secondaire, sur des thématiques variées : rps et qvct, psychologie appliquée, psychosociologie du travail, relation d'aide, accompagnement, techniques et méthodes d'entretien et de communication, management durable, santé mentale et travail, développement personnel.

Peux-tu nous parler de ton parcours ? 

J'ai fait mes études à Grenoble en fac de psychologie, puis après avoir fait une réflexion sur mon orientation (recherches au cio de la fac), je décide de m'orienter vers la psychologie sociale pour poursuivre en master psychologie du travail et des organisations.

Ensuite, n'ayant pas trouvé de travail tout de suite, j'ai démarré ma carrière dans une agence commerciale de recrutement de personnels pour la grande distribution.

Puis j'ai été embauchée en 2011 au sein d'un cabinet de conseils RH comme consultante recrutement et accompagnement sur Lyon.

Puis après le COVID j'ai quitté ce cabinet avec lequel je ne partageai plus du tout la vision stratégique du développement du cabinet pour m'installer en libéral.

Depuis la liberté dans mes prises de décision et le challenge que ce choix professionnel représente pour moi est ce que j'ai de plus motivant dans mon travail.

Quels ont été tes déclics ?

Quand j'étais plus jeune, je me souviens de l'angoisse des adultes autour de moi, suite aux différentes crises économiques et sociales, lorsque que son entreprise licenciait, parfois de manière très rapide... l'angoisse et la violence de certaines situations que je comprenais m'inquiétait beaucoup et je me disais qu'il fallait aider ses personnes à surmonter l'injustice.

Ma famille a toujours été branchée psychologie, on écoutait Dolto dans la voiture, mon père et ma mère utilisaient des méthodes éducatives assez novatrices pour l'époque. Je me souviens de mon père m'expliquant le concept freudien du "ça, du moi et du surmoi". J’ai été formatée mais bizarrement dans la pratique, je m'éloigne pas mal de la psychanalyse !

Puis, dans le cabinet j'ai vécu des années professionnelles très formatrices mais la lassitude m'envahissait de plus en plus. De plus je n'étais plus d'accord avec certains choix qui allaient à l'encontre de mes valeurs, j'ai décidé de voler de mes propres ailes.

J'avais toujours cette voix dans ma tête qui me disait de décider et faire comme je voulais, mais j'ai eu du mal à me faire confiance et à croire que j'en étais capable.

Je suis dyscalculique et certainement plus mais aucun diagnostic concret donc il s'agissait de faire attention aussi à ne pas mettre ma famille en danger financier.

Aujourd'hui je suis plutôt contente de ce que j'ai décidé.

Ce qui m'a poussé à me mettre en libéral, c'est plusieurs facteurs :

Je sentais une dégradation des conditions de travail dans beaucoup d'endroits, des RH impuissants qui apposaient beaucoup au mal-être des salariés, une solution trop simpliste et "à côté de la plaque" qui était de faire un bilan de compétences… or faire un bilan quand on est au mal psychologiquement c'est impossible !

Je me suis dis qu'un flou était laissé et que peu de cabinets de psychologie du travail étaient proposés dans la psychologie de ville. Je me suis lancée !

Aujourd’hui tu es psychologue du travail en libéral, peux-tu nous en parler ? 

J'adore mon métier et je le trouve très utile. Mais ce métier prend des formes totalement différentes en fonction des structures et des personnes qui l'exercent.

Moi j'ai décidé de ne plus intervenir directement pour les entreprises, qui d'après moi n'en font jamais assez et avec lesquelles j'ai du mal à parler la même langue ! Pour être plus claire, j'ai été assez refroidie par l'efficacité que l'on a quand on conseille des entreprises qui dans la grande majorité du temps instrumentalisent le rôle des psychologues ou ne font pas ce qu'elles disent qu'elles vont faire. Ça me fait trop me remettre en question et j'ai l'impression de ne pas bien faire mon travail. Donc j'ai décidé de me mettre plutôt au service des salariés pour les accompagner dans leurs choix pro ou dans leurs postures pro ou encore lors de leurs difficultés au sein de l'organisation du travail.

Un conseil à donner aux femmes dans leur carrière professionnelle ? 

Placer la confiance en soi, douter mais juste ce qu'il faut pour avancer et ne jamais laisser l'envie de se lancer ou de décider ou de s'exprimer ! Si on y pense et qu'on a réussi à en avoir la conviction lorsqu'on y réfléchit alors il faut passer à l'action et apprendre ensuite à améliorer notre méthode et notre analyse mais surtout se lancer !

Quelle a été ta motivation pour venir sur le salon Profession’L et qu’as-tu trouvé ? 

Une curiosité pour découvrir ce qui se fait et comment pouvoir conseiller aussi aux personnes que j'accompagne ce type d'événements.

Ton mantra / Une citation préférée ? 

"La personnalité commence où finit la comparaison." Karl Lagerfeld 

Et je voue une adoration quasi religieuse à tout ce que peut dire Boris Cyrulnik 🙂