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ANNE HERVOCHE : PORTRAIT D’UNE RECONVERSION RÉUSSIE

ANNE HERVOCHE : PORTRAIT D’UNE RECONVERSION RÉUSSIE

"A 30 ans j’ai été licenciée économique. Première opportunité pour moi, je décide de faire un bilan de compétences approfondi parce que je sens que je suis "faite pour autre chose" mais je ne sais pas exactement quoi. Je me reconvertis dans la communication et j’entame un Master 2 au Celsa à Paris."

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 41 ans et j’habite à Nantes depuis très récemment.  Je suis quelqu’un de passionnée, curieuse, j’aime apprendre toujours de nouvelles choses, découvrir de nouvelles cultures, rencontrer de nouvelles personnes et écouter leurs histoires de vie. Je suis une personne très sensible et c’est cette haute sensibilité qui m’a amenée à me recentrer sur moi pour apprendre à mieux me connaître, parce que j’ai longtemps eu l’impression que je n’étais pas adaptée au monde dans lequel je vivais, qu’il fallait que je fasse beaucoup d’efforts pour être à la hauteur. J’avais un très gros déficit de confiance en moi.

 

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai une 15aine d’années d’expérience de vie en entreprise. D’abord dans le commerce international pendant plusieurs années, j’avais fait LEA (Langues Etrangères Appliquées au commerce international) et je suis partie travailler en tant qu’expatriée en Italie pendant 2 ans, c’était mon premier travail. Mais j’avais ce syndrome de l’ennui qui revenait souvent. En rentrant d’Italie, je suis « montée » à Paris (je suis bretonne d’origine) pour trouver du travail et là j’ai continué dans le commerce international mais comme à chaque fois, tous les 2 ans environ, je bougeais. J’avais besoin de nouveauté, de dynamisme, de créativité et je n’en trouvais pas du tout dans mon travail, trop administratif à mon goût. 

A 30 ans j’ai été licenciée économique. Première opportunité pour moi, je décide de faire un bilan de compétences approfondi parce que je sens que je suis « faite pour autre chose » mais je ne sais pas exactement quoi. Je me reconvertis dans la communication et j’entame un Master 2 au Celsa à Paris. J’adore apprendre donc retourner sur les bancs de l’école ne me fait pas peur. Et puis c’est un master professionnel donc je suis avec des élèves de mon âge, tous en reconversion. A l’issue de la formation, je trouve un stage dans une agence de communication/relations presse à Paris qui m’embauche à l’issue de mon stage. A 30 ans, je recommence tout à 0. Je passe quelques années dans cette agence mais je continue de sentir qu’il me manque encore quelque-chose. Je m’ennuie, je ne trouve pas assez de sens, pas assez d’excitation dans ce que je fais. Je réussis à créer de la nouveauté en changeant de département et donc de clients, au sein de mon agence. C’est comme ça que j’ai fait de la communication santé, de la communication corporate et grand public, de la communication de marques… Je suis une touche à tout! Après quelques années au sein de l’agence, j’ai toujours besoin de changer d’air pour recréer du dynamisme.  Je décide de postuler pour partir quelques mois à l’étranger dans une des filiales européennes de l’agence. Mon dossier est accepté, ça sera Stockholm! J’y passe quelques mois et à mon retour, c’est décidé je veux (encore) changer de voie. Cette étape suédoise a été comme une révélation, je ne peux plus rester dans ce travail. J’ai besoin de sens, de faire quelque chose ou je sens que je suis « vivante » . Je décide de tout quitter pour faire une école de théâtre (je pratiquais le théâtre en amateur depuis plusieurs années à Paris). Je quitte un CDI pour devenir intermittente du spectacle. 

Je passe 1 an à l’école de théâtre avec des étudiants de 15 ans de moins que moi. Pas simple mais je m’adapte. J’adore l’enseignement, j’apprends encore un tas de nouvelles choses sur moi, sur mes émotions et sur le métier d’acteur. C’est passionnant. Mais je me rends vite compte que ça n’est pas encore ce qui me fait vraiment vibrer. J’ai envie d’aider les autres, leur apprendre à mieux se connaître, à oser être eux-mêmes, leur apporter de la joie mais en étant plus proche d’eux que sur une scène de théâtre. Je commence alors à me former en PNL (programmation neuro linguistique) pour devenir coach. Je suis conquise. C’est le début d’un parcours qui est toujours en cours et qui le sera toute ma vie. Apprendre à me connaître, faire l’expérience de la connaissance de soi pour ensuite être à même d’aider l’autre sur son chemin. J’ai complété mon cursus avec une formation de thérapeute psychocorporelle pour aider les personnes sensibles comme moi à mieux gérer leur stress et leurs émotions en se reconnectant à leur corps et à leurs sensations corporelles. J’ai tout appris en Italie (comme quoi l’apprentissage des langues n’était pas un hasard) Je suis également devenue facilitatrice de méditations actives Osho (j’ai été formée en Inde il y a quelques années). La méditation fait partie intégrante de ma vie depuis de nombreuses années et la méditation active mêle les mouvements du corps (danse libre) à la relaxation, ce qui est une combinaison parfaite pour moi qui aime bouger et être active mais qui a également besoin de « poser » mon cerveau et me détendre de temps en temps. 

Enfin, je suis certifiée coach Ikigaï (concept japonais qui signifie « ce qui vaut la peine d’être vécu » – « notre raison d’être») pour aider les personnes à redonner du sens à leur vie professionnelle parce que vu mon parcours, je peux dire que je suis plutôt bien placée pour accompagner les autres à trouver leur voie. 

Et puis d’ici quelques semaines, j’entamerai une nouvelle formation pour devenir psychothérapeute en Gestalt parce que comme je vous l’ai dit, je ne me lasserai jamais d’apprendre. 

 

Pourquoi t’es-tu reconvertie ?

Parce que c’était devenu vital. Je ne pouvais pas imaginer ma vie professionnelle comme ça, sans véritable sens et sans une motivation profonde qui me pousse à me lever chaque matin avec joie et envie. 

C’est comme si je sentais une forme de frustration qui me disait que «  je gâchais mon potentiel » et qu’il fallait continuer de creuser pour savoir ce qui me correspondait vraiment dans la vie. Attendre la retraite en m’ennuyant derrière un bureau n’était pas vraiment dans ma personnalité, même si j’ai mis du temps à le comprendre.

 

Comment t’es-tu fait accompagner dans ta reconversion (coaching, reprise de formation, autre) ?

J’ai d’abord fait un bilan de compétences avec un coach puis j’ai repris une formation dans la communication. J’ai également fait un travail de psychothérapie et de développement personnel en parallèle de mes reconversions, pour m’aider à comprendre ce qui m’arrivait et m’accepter telle que je suis, avec mes remises en question et mes doutes, mes peurs aussi parce que j’en ai eu et j’en ai encore mais ça fait partie du jeu! Ma formation de thérapeute était encadrée par des psychologues et des superviseurs et j’ai fait de nouveau appel à un coach business au moment de lancer ma micro entreprise. 

 

Quels ont été tes déclics ?

Je crois que le premier déclic a été le décès de mon père, quelques mois après sa retraite. Il avait travaillé d’arrache pied toute sa vie et au moment d’en profiter, il part. J’ai commencé à voir la vie différemment à partir de ce moment là et j’ai décidé de changer ce qui ne me convenait pas et arrêter de subir.

 

Peux-tu nous parler de ton nouveau job ?

Je dirais que ça n’est même pas un travail au sens propre du terme. C’est une passion, quelque chose que je fais naturellement et que j’ai finalement toujours fait. J’ai souvent été la bonne amie à qui on venait se confier, discuter de ce qui n’allait pas et auprès de qui on trouvait du réconfort. Naturellement les gens me parlent d’eux, de leurs vies, sans que je ne demande rien, ce sont des situations qui peuvent être très drôles même parfois! J’aime écouter alors je suis toujours attentive à ce genre de rencontres. Aujourd’hui je suis thérapeute psychocorporelle et coach Ikigaï. 

Thérapeute psychocorporelle c’est à dire que j’aide mes patients à mieux gérer leurs émotions (et leur stress) en apprenant à les observer pour en comprendre le message. Je me suis rendue compte qu’on ne connaît pas nos émotions et souvent on les refoule parce qu’elles sont gênantes, qu’elles nous submergent et on n’a pas envie de s’occuper de ça… Mais nos émotions sont simplement des messagers, elles viennent nous dire quelque chose. L’émotion est une énergie qui transporte de l’information, à force de ne pas l’écouter on se crée des symptômes physiques (douleurs, tensions, maux divers et variés jusqu’aux maladies…). Le corps parle! Apprendre à écouter ses émotions (surtout quand on est très sensible et qu’on en a donc pleins) permet de devenir conscient de ce qui se joue ou ce qui s’est joué dans le passé et nous empêche d’avancer aujourd’hui dans notre vie adulte pour le libérer et redevenir maître de sa vie en quelque sorte. 

J’aide mes patients à comprendre que la colère, la tristesse, la peur, la joie sont naturelles et qu’ils ne sont pas obligés de subir leurs émotions toute leur vie. Le travail psychocorporel est un travail de prise de conscience qui permet de devenir autonome et libre de ses choix de vie et ça, ça change tout!

Parallèlement, en tant que coach Ikigaï, j’accompagne les personnes qui se sentent perdues professionnellement et qui ont envie de remettre du sens dans leur métier ou alors qui souhaitent changer de voie mais ne savent pas encore très bien vers quoi elles ont envie d’aller. L’Ikigaï est un concept de vie japonais qui permet de trouver « sa raison d’être » – « ce qui nous fait vraiment vibrer dans la vie ». Le coaching Ikigaï est un travail d’introspection avec des questionnements sur ses envies et ses désirs profonds, des réflexions, des prises de conscience grâce aux tests de personnalité, aux séances de visualisation positive, à l’auto hypnose etc. C’est un travail intense mais qui permet de trouver le point de rencontre entre ce que l’on aime faire, ce pour quoi nous sommes doués (nos compétences/ talents), ce pour quoi nous pouvons être payé et ce dont le monde a besoin et pour quoi nous pouvons être utile. C’est un outil passionnant! 

 

Comment te sens-tu aujourd’hui ? Peux-tu dire que tu es épanouie professionnellement ?

Aujourd’hui je me sens libre parce que je fais ce que j’aime. Je ne suis pas encore autonome financièrement avec cette activité donc il reste des étapes à franchir et des défis à relever mais je peux me regarder dans le miroir sans rougir désormais parce que je sais que je suis capable d’oser et dépasser mes limites. Je crois que je peux dire que oui, je suis épanouie professionnellement.

 

Un conseil à donner aux femmes en reconversion ?

Foncez! Allez-y! Vous en êtes capable et vous le méritez. 

On a qu’une vie, je crois qu’il ne faut pas avoir de regrets. Il existe beaucoup de possibilités pour se faire aider et accompagner aujourd’hui, c’est très important. Se sentir seule est la pire chose qui puisse arriver quand on est dans cette démarche de reconversion professionnelle qui, au fond, est aussi complètement liée à un travail de questionnement personnel. Une reconversion professionnelle n’est jamais anodine, elle parle de nous, de qui nous sommes avant de parler de ce que nous allons faire. Se faire accompagner, faire partie de groupes d’entraide et d’associations de femmes entrepreneuses aide également. Etre bien entourée et avoir un environnement qui vous soutient dans votre démarche fait totalement partie de la réussite selon moi.

 

Une citation préférée ?

J’en ai 2 ! : 

 « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » Mark Twain 

« If you can dream it, you can do it » Walt Disney  – « Si tu peux le rêver, tu peux le faire »

Suivre Anne Hervoche sur les réseaux :
https://www.annehervoche.com/

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